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ECOLE EN MUTATION
Elle est immuable, la clameur des préaux !Paru dans 24 Heures le 21 juil. 2002 A Oron, le 1er juin, le professeur Walo Hutmacher, sociologue, mettait un terme à une semaine de réflexions sur EVM. Après avoir brossé un bref tableau de tout ce qui a changé dans notre organisation sociale au cours des dernières décennies, il expliquait comment l’école devait se transformer. « Changer, s’adapter au changement, réussir le changement » : cent fois ces termes sont revenus dans la bouche de l’orateur. On pourra disputer sans fin sur la limite qui existe entre l’inné et l’acquis. Certains affirment que tous les comportements enfantins sont le fruit d’un conditionnement. C’est certainement faux. Comme pour les cris dans les préaux, l’état d’enfance se caractérise indiscutablement par un certain nombre de données universelles. Dans un récent ouvrage consacré à l’éducation et, par extension, à la pédagogie, le psychologue Maurice Nanchen définit la nécessité d’éduquer l’enfant selon deux axes complémentaires : le « normatif » et l’ « affectif ». Le normatif consiste à confronter l’enfant à l’existence de règles extérieures, de contraintes, de nécessités imposées par l’environnement et la société. L’affectif correspond à tout ce qui, dans l’éducation, vise à plaire à l’enfant, à répondre à ses demandes, à mettre sa personnalité « au centre ». Pour schématiser, le normatif correspondrait à l’éducation traditionnelle, l’affectif à l’éducation nouvelle. Et Nanchen d’appeler à un équilibre entre ces deux axes. Ce qui nous frappe dans l’étude du psychologue Nanchen, c’est que le « changement » n’est pas au centre de sa préoccupation. Il recherche ce qui est permanent dans la psychologie et le comportement de l’enfant, tout au contraire du sociologue Hutmacher. EVM, on le sait, divise enseignants et parents en deux camps, souvent irréductibles.. On sortira de la guerre de religion en écoutant un peu moins le sociologue qui ne parle que de changement, et peu plus le psychologue, qui définit des constantes. Redonnons un peu de normatif à EVM, qui pêche par excès d’affectif (« L’enfant au centre »). Nous souhaitons, nous aussi, beaucoup de succès à Madame la Conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon. A condition qu’elle s’éloigne des pédagogues de son Département qui n’ont que le « changement » à la bouche, pour prendre le temps d’écouter l’immuable clameur qui monte des préaux. Et se souvenir que, EVM ou pas, l’enfant est un enfant. Jacques-André Haury |
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