Jacques-André Haury Jacques-André Haury - médecin et député
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  ENVIRONNEMENT

L’Ecologie : comme une politique de défense

Paru dans 24 Heures le 9 juil. 2007

C’est en 2003 qu’Isabelle Chevalley et son équipe ont eu le courage de mettre ensemble les mots «écologie» et «libéral». Deux mots qui sont faits pour aller ensemble. Car les valeurs libérales sont précisément celles qui sont nécessaires au développement durable de notre planète. Ce sont d’abord des valeurs morales.

Se soucier de laisser à nos descendants un monde dans un état un peu meilleur que celui que l’on a trouvé en y entrant, c’est d’abord une question de responsabilité individuelle. Tout le contraire de la revendication constante à plus de droits, de droits à, de droit de…

La seconde valeur, c’est celle du respect: le respect de la création, des ressources que nous consommons, de l’air, de l’eau et de la terre. Un respect qui constitue l’âme de l’humanisme libéral, tout particulièrement en terre vaudoise.

S’y ajoute l’esprit d’entreprise et d’innovation qui fait la prospérité de notre économie. Qu’on ne s’y trompe pas: ce sont les entreprises, avec leur dynamisme et leur recherche d’un profit légitime qui fournissent au marché des technologies respectueuses de l’environnement. Véhicules économes en énergie, capteurs solaires, isolants de nos maisons: c’est toujours l’économie privée couplée à la recherche qui les rend possibles.

Certes, mais une politique écologique et libérale, c’est quoi? C’est une politique qui, sans renier les mécanismes moteurs du libéralisme, met une priorité sur la défense de l’environnement. Et dans ce but, Ecologie libérale admet que l’Etat recoure à la contrainte.

Lorsqu’il s’agit de défense nationale, les libéraux admettent l’obligation de servir. Il doit en être de même pour la défense de notre environnement: les libéraux doivent admettre que pour répondre aux dangers qui menacent l’équilibre de notre planète, l’Etat est légitimé à recourir à la contrainte.

L’exemple de la cigarette est révélateur: même avec un prix doublé au cours des ans, la consommation continuait à augmenter. Jusqu’au jour où des locaux ont été interdits de fumée, et la consommation a commencé à baisser. Il en ira de même en matière d’énergie.

Nous admettons que l’Etat taxe ou oblige en vue d’assainir les bâtiments et les moyens de transport, véhicules privés en particulier. Ou qu’il impose des standards de construction économes en énergie. Ou qu’il interdise certaines importations d’appareils trop gourmands en énergie.

Cela ne compromet en rien la prospérité de notre économie: de nombreuses entreprises l’ont compris, et les milieux financiers misent déjà sur les secteurs actifs dans les technologies respectueuses de l’environnement.

Reste la question politique: ces nouvelles orientations doivent-elles se limiter à une mise à jour (précipitée?) du programme des partis traditionnels, ou convient-il d’offrir à l’électeur, sur des listes séparées, la possibilité de manifester son choix pour un libéralisme résolument orienté vers la défense de l’environnement?

Dans trois cantons romands, les candidats d’Ecologie libérale ont choisi d’apparaître sur des listes séparées. De nombreux échos saluent cette démarche avec enthousiasme. Parce que le temps presse!

Jacques-André Haury // Régis Courdesse




 

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