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TRANSPORTS
Taxe CO2 sur l’essence : pour assainir, pas pour punir !Paru dans Le Temps le 19 juin 2007 De tous côtés, on s’accorde maintenant, semble-t-il, à considérer que seule une taxe sur le CO2 permettra de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Cette proposition part d’une logique punitive : augmentons le prix de l’essence de 20 à 30 ct. par litre et les automobilistes, punis par cette taxe, laisseront leur voiture au garage et pollueront moins. Nous doutons beaucoup de l’effet de cette démarche. Même pour quelqu’un qui roule 100’000km par an, 20 ct par litre représentent moins de deux cents francs par mois. Quand on sait que les fumeurs sont capables de sacrifier un montant équivalent pour leur paquet de cigarettes quotidien, on peine à croire que cette taxe CO2 aura un effet réel sur ceux qui ont intégré l’automobile dans leur vie de tous les jours, travail et loisirs. Sinon de les mettre en colère ! Il faut en revenir au but : ce n’est pas la pénalisation de la consommation d’essence que nous recherchons, mais sa réduction. Et comment peut-on réduire efficacement la consommation d’essence ? En recourrant à des véhicules « propres ». Il convient donc d’introduire une taxe qui contribue au remplacement des véhicules polluants par des véhicules propres. Prenons deux chiffres : 250'000 véhicules neufs immatriculés chaque année en Suisse ; 7 milliards de litres d’essence consommés. Avec une taxe de 20 ct. par litre d’essence, on pourrait offrir une subvention de Fr. 5000.- à chaque véhicule neuf correspondant à des exigences écologiques, l’ancien véhicule étant mis hors service. Vouloir, comme le projet radical évoqué ci-dessus, remplacer une taxe d’immatriculation cantonale par une taxe sur l’essence dans l’idée d’une neutralité des coûts pour l’automobiliste n’est qu’un effet de manche et n’aura pas d’impact réel sur la production de CO2. Le conseiller national Roger Nordmann suggère d’utiliser une part du produit de la taxe pour financer l’achèvement de Rail 2000 : c’est une autre proposition visant à réduire la consommation. Mais il ne faut pas surestimer le nombre d’automobilistes qui pourraient, grâce à ces nouvelles voies CFF, se passer de leur véhicule privé. Surtout dans les régions périphériques. Il est temps de sortir de la formule punitive du pollueur-payeur. L’objectif est de réduire la pollution, pas de la punir. Définissons d’abord comment il est possible de développer une mobilité plus propre, et introduisons une taxe CO2 qui permette d’atteindre cet objectif. |
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