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PROJETS PÉDAGOGIQUES
Les cobayes sont mieux protégés que nos enfantsParu dans 24 Heures le 20 mai 2003 L’établissement scolaire d’Oron a donc décidé, avec la bénédiction du Département de la Formation et de la Jeunesse, de se lancer dans une expérience pédagogique qui n’est pas anodine : regrouper dans la même classe les élèves des trois voies secondaires VSO, VSG et VSB . Les parents n’aiment pas que leurs enfants servent de « cobayes » . Risquons donc une comparaison entre les expérimentations pédagogiques et les expérimentations animales. Celui qui entend entreprendre une expérience sur des animaux – il doit avoir suivi une formation universitaire – commence par remplir un questionnaire de quatre pages. Ce questionnaire est soumis à une commission cantonale formée de neuf membres , dont trois représentants des milieux de protection des animaux et un juriste. Dans l’expérience d’Oron, on notera que les parents n’ont pas été consultés et qu’il a fallu une intervention du Grand Conseil pour que la question de la légalité soit étudiée. L’expérimentateur sur animaux doit justifier son expérience en répondant à huit questions. Parmi celles-ci, les deux premières méritent d’être citées in extenso :
En clair, l’expérimentateur sur animaux doit prouver que les autres recherches effectuées avant lui n’ont pas fourni les connaissances qu’il cherche à obtenir. Parlons du sort des animaux eux-mêmes. Le questionnaire cité demande « l’évaluation de l’importance du gain de connaissances ou du résultat attendu par rapport aux douleurs, souffrances, dommages ou anxiétés imposées aux animaux ». Les enfants ? Ils ne sont même pas évoqués dans l’article réglementaire sur les « Projets pédagogiques ». Autant dire que les « dommages ou anxiétés imposées » à nos enfants ne sont guère pris en compte par les expérimentateurs scolaires, d’Oron ou d’ailleurs ! La comparaison peut s’arrêter là. Elle trouve sont apothéose dans les déclarations de M. Daniel Christen, directeur général de l’enseignement obligatoire, rapportées dans ces colonnes : le DFJ a estimé qu’il ne devait pas brider l’enthousiasme d’un établissement qui a pris une initiative et qui entend tester une nouvelle organisation dans le terrain ! Lorsqu’il s’agit d’expérimentation animale, est-ce que la commission qui refuse une autorisation s’inquiète de « brider l’enthousiasme » du chercheur ? Depuis que des pédagogistes ont décidé de réformer l’école publique, ils ne cessent d’étayer leurs décisions par des arguments de type scientifique. « Cessez de nous importuner, disent-ils aux sceptiques ; nos innovations sont désormais fondées sur les travaux scientifiques de chercheurs compétents. La pédagogie est devenue une science, comme la médecine. Respectez les pédagogues comme eux-mêmes respectent les médecins ! » |
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