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OPINIONS
Une chance d’améliorer - la formation de baseParu dans 24 Heures le 8 mai 2006 Vous allez probablement voter oui, le 21 mai, aux articles constitutionnels sur la formation. Parce que, pensez-vous, il est temps que nos enfants puissent déménager dans un autre canton sans perdre une année d’école. Et pourtant, cette question nous paraît secondaire. Notre préoccupation est celle de la qualité. L’harmonisation proposée est-elle de nature à nous garantir une meilleure école; peut-elle enfin provoquer un nivellement vers le haut? Une réponse positive à cette question se trouve d’abord dans le terme d’objectifs. Les articles constitutionnels qui nous sont proposés, tout comme le projet Harmos qui le concrétise, entendent harmoniser les objectifs de l’enseignement. Il ne s’agit pas d’uniformiser des pratiques pédagogiques. Mais de définir, pour toute la Suisse, ce que les élèves doivent savoir en sortant de l’école. Une seconde réponse positive se trouve dans la notion de «contrôle de qualité». Cette formule désigne les diverses formes d’évaluation qui permettront de savoir si les objectifs sont atteints et de discerner les lacunes qui pourraient apparaître. Le plus simple serait de procéder à des «examens» communs à l’ensemble du pays, mais il semble que le mot d’examen soit devenu politiquement incorrect. Ce sera une sorte de PISA, mais à l’échelon suisse: des épreuves permettront de repérer les cantons les plus performants. Une émulation par la qualité ne peut être que bénéfique à notre école publique. Fixer des objectifs et vérifier qu’ils sont atteints: c’est exactement la relation que l’autorité politique doit établir avec l’école. Le bon sens justifie que, dans un pays de 7,4 millions d’habitants, ces éléments fassent l’objet d’une harmonisation. Cette harmonisation par les objectifs et le contrôle de qualité doit l’emporter très clairement sur une autre démarche, qui tend à se développer de façon plus ou moins insidieuse chez nous: celle de l’«école unique». Derrière cette notion se cache un projet de nature purement politique: se servir de l’école pour transformer la société en imposant aux élèves et aux enseignants un moule unique. Malgré quelques soucis justifiés quant à une perte de compétence des cantons (opposition fédéraliste de la Ligue vaudoise) et à une perte de contrôle démocratique (dénoncée par le POP), nous voterons oui le 21 mai. Nous y voyons un espoir pour la qualité de la formation dispensée à nos élèves. Et un espoir pour tous les enseignants qui demandent une définition claire des buts à atteindre et, pour leur reste, la liberté des choix pédagogiques. Jacques-André Haury |
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