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Violence, guerre: l’humanité dans son état naturel

Paru dans 24 Heures le 4 déc. 2023

Violence, guerre: l’humanité dans son état naturel

Cela ne signifie pas pour autant qu’on ne peut rien faire. Au contraire. C’est là que l’éducation a un grand rôle à jouer.

Santé, paix: commençons par une analogie. Ce qui doit nous étonner, ce n’est pas que nous puissions être malades, mais que notre organisme ait autant de ressources pour nous maintenir en santé; c’est un combat permanent qui se livre dans notre corps pour que le miracle de la santé puisse se réaliser. Mais tout peut basculer à tout moment dans la maladie, voire la mort.

Il en va de même pour la violence entre les individus ou de la guerre entre les nations. Il faut des siècles de civilisation pour que les membres d’une société humaine parviennent à vivre en harmonie. Que des règles s’établissent entre les individus pour que leurs relations demeurent pacifiées. On ne tire pas sur son voisin qui vous déplaît: on tente de s’entendre avec lui; au pire, on demande l’intervention de la police et de la justice.

«Il faut des siècles de civilisation pour que les membres d’une société humaine parviennent à vivre en harmonie.»

Ayant vécu près de trois quarts de siècle de paix en Europe, nous avons découvert avec stupeur qu’une guerre pouvait à nouveau éclater. Et Israël nous démontre qu’une paix fragile peut très brusquement se dégrader en des combats abominables. Parce que les protagonistes ont, à un moment donné, renoncé à déployer tous leurs efforts pour entretenir la paix.

Nous n’avons pas le pouvoir d’agir sur la scène internationale, mais nous pouvons en tirer quelques enseignements en matière de paix sociale. On cherche à savoir pourquoi la violence se développe dans notre société, et notamment chez les jeunes. Psychologues et sociologues s’emploient à expliquer pourquoi des jeunes deviennent violents. Mais ils prennent la question à l’envers, sous l’influence d’un rousseauisme simplifié. La question n’est pas de savoir pourquoi 5% des jeunes sont violents, mais pourquoi 95% ne le sont pas. Tant que la question sera mal posée, la violence et les incivilités progresseront.

Avec le terme d’incivilité, on caresse le début de l’explication: car c’est bien de civilité que font preuve tous les autres, et c’est bien l’accomplissement d’une civilisation qui permet à une société de vivre en harmonie, sans atteinte aux biens et aux personnes. Dans ce sens, l’éducation prend toute son importance, et tout particulièrement l’éducation morale, laquelle enseigne à distinguer le bien du mal.

Il faut moraliser

Cette éducation appartient aux parents, aux enseignants, aux Églises tout particulièrement. «Surtout ne pas moraliser, surtout ne pas culpabiliser!» entend-on hélas trop souvent. Tout au contraire: il faut moraliser, il faut enseigner et répéter que la violence et la guerre ne sont pas des accidents de l’humanité, mais qu’elles sont dans sa nature et doivent être combattues avec persévérance et acharnement.

Tout comme nos cellules, en permanence, luttent pour nous maintenir en santé, notre société a besoin d’individus armés moralement pour sans cesse reconstruire la paix. Un message pour Noël?




 

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