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L'INVITÉ
L’argent joue peu de rôle lors des électionsParu dans 24 Heures le 5 nov. 2015 Jacques-André Haury revient sur les nouveaux conseillers nationaux de Suisse romande et en arrive à cette conclusion. Depuis que la gauche recule, elle s’emploie, et certains médias avec elle, à attaquer le financement des campagnes: l’argent pourrirait notre démocratie et il serait temps qu’on limite les budgets des partis. C’est pourtant tout le contraire que nous enseigne l’élection du 18 octobre, du moins en Suisse romande. Les élus sont des gens qui, par leur mérite, je veux dire un long engagement dans leur commune, dans leur canton et dans leur profession, ont acquis la confiance des électeurs. Au PLR, Frédéric Borloz et Laurent Wehrli: deux députés syndics. Tous deux assument depuis de nombreuses années la lourde charge de diriger leur commune tout en assumant en parallèle la charge, lourde également, d’un mandat cantonal dans lequel ils jouent un rôle actif. L’un d’eux a présidé le Grand Conseil. L’autre préside le PLR vaudois. Sans parler des nombreux autres engagements associatifs publics. Je ne sais pas combien ils ont mis d’argent dans leur campagne: probablement pas grand-chose. A l’UDC, même constat. Jacques Nicolet a présidé le Grand Conseil vaudois, et Michael Buffat préside la lourde Commission des finances de ce parlement. Eux aussi ont gagné leur élection à la sueur de leur engagement politique. Dans le Canton du Valais, on voit le jeune Philippe Nantermod ravir le siège de Jean-René Germanier. Il suffit d’avoir suivi depuis plusieurs années l’engagement politique de ce jeune avocat pour comprendre que ce n’est pas l’argent qui l’a fait élire. Ils ont gagné leur élection à la sueur de leur engagement politique A Neuchâtel, Denis de la Reusille affirme avoir engagé 20?000?francs dans sa campagne… Il est maire du Locle et lutteur infatigable dans les combats de l’extrême gauche: encore un qui n’a pas acheté son mandat autrement que par son mérite personnel. Quant au Fribourgeois Pierre-André Page, il parle de dix à douze mille francs… Mais Claude Béglé, me direz-vous? S’il a engagé de gros moyens, le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne l’ont pas aidé. Il a perdu plus de mille voix par rapport à son score en 2011. Beaucoup d’argent pour pas grand-chose, en somme. Son aîné retiré de la liste, on peut considérer que sa notoriété à la tête de la poste et ses engagements politiques et professionnels précédents auraient suffi… Si l’UDC Vaud a engagé de gros moyens, cela ne lui a servi qu’à maintenir sa position. Ni mieux ni pire que les Vert’libéraux, avec quelque 80?000?francs au maximum. Je suis assez fier d’appartenir à une démocratie dans laquelle les électeurs ne sont pas à vendre. Le financement des partis est un débat en trompe-l’œil. Il sert d’excuse facile à ceux qui refusent d’admettre que leurs idées ou leurs candidats ne parviennent pas ou ne parviennent plus à mobiliser les électeurs. L’argent dépensé par les partis a toutefois une qualité: il fait vivre nos journaux, nos imprimeurs et nos postiers. Ne les en privons pas! Jacques-André Haury |
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