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RÉSISTANCE À PECARO
Le projet de «Plan d’études cadre romand» concerne aussi le Valais et suscite des oppositionsParu dans Nouvelliste le 30 sept. 2004 La Conférence intercantonale de l’instructionpublique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) arrive à la fin de la consultation sur PECARO, le «Plan d’études cadre romand» visant à harmoniser pour la scolarité obligatoire les systèmes et les programmes d’instruction publique des cantons de Suisse romande (cela vaut aussi pour le Valais). Les associations ARLE («Association Refaire l’Ecole»), AVEC («Association vaudoise pour une école crédible») et ASPICS («Association des parents intéressés et concernés par la scolarité») ainsi que des députés romands ont organisé hier un séminaire à Morges et convoqué la presse pour faire part de leurs conclusions sur PECARO. Le député libéral vaudois Jacques-André Haury, président de cette réunion, a expliqué d’emblée: «Notre démarche ne conteste pas le principe de l’élaboration d’un plan cadre romand. Mais nous jetons un regard critique sur certains desaspects du projet et souhaitons lui apporter une contribution constructive, dans l’espoir de parvenir à un plan qui puisse être accepté par les divers milieux intéressés à notre école publique. Dans cet esprit, des représentants de la CIIP ont été invités à assister à nos travaux d’aujourd’hui.» Cantons moins libres La méthode pédagogique imposée par PECARO est par ailleurs le socio-constructivisme, les autres étant insuffisamment prises en compte. Avec un danger à la clef pour les élèves défavorisés socialement ou en difficulté scolaire (un enseignant acquis au socioconstructivisme a par ailleurs expliqué hier que cette pédagogie demandait des effectifs de classes réduits). Si la coordination romande est souhaitable sur le plan romand pour les branches principales et en particulier pour les branches dites cumulatives (branches pour lesquelles il est nécessaire de maîtriser une étape pour pouvoir passer à la suivante), elle n’est pas nécessaire pour d’autres disciplines comme l’histoire-géo et carrément pas souhaitable pour les branches générales à forte connotation éducative et comportementale. «Le champ de la coordination romande doit être limité à l’enseignement et ne pas s’étendre à l’éducation de l’élève qui prend une trop grande place dans PECARO et touche nombre de domaines», a expliqué Jacques-André Haury. Pour les participants au séminaire, il faut coordonner des objectifs et non des pédagogies. L’«école unique»? Bref, ils craignent l’«école unique» et ne veulent pas d’une harmonisation trop poussée car il faut «laisser une certaine liberté aux enseignants ». Il y a eu beaucoup de remarques sur le fait que le projet actuel de 400 pages de PECARO, de par son jargon pédagogiste, est illisible pour Jacques-André Haury a regretté comme d’autres intervenants l’absence –pour l’instant – de débat politique autour de PECARO et le déficit démocratique de ce projet «porté par une conception idéologique unique ». En résumé, si PECARO n’est pas corrigé, il risque de provoquer de solides levées de boucliers et d’être enterré, nous a-t-on expliqué. A noter qu’en Valais le député démocrate-chrétien Pierre Gauye a lui aussi sonné l’alarme en déposant en session de juin dernier du Grand Conseil une interpellation urgente sur PECARO. «Il faut remettre l’accent sur l’instruction qui est en elle-même porteuse d’éducation», a conclu hier Jean Romain. Quant à la conférence des directeurs de l’instruction publique de Suisse romande, elle prendra position à partir des résultats de la consultation (qui a également eu lieu en Valais) d’ici à la fin décembre ou au début janvier. A suivre… Vincent Pellegrini |
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