Jacques-André Haury Jacques-André Haury - médecin et député
Jacques-André Haury
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  JACQUES-ANDRÉ HAURY

Contribuer à la prospérité commune

Paru dans La Presse le 31 oct. 2003

Quelles sont vos motivations? Faut-il vraiment remettre en cause l’équilibre sorti des urnes au printemps 2002 (4 conseillers d’Etat de droite, 3 de gauche)? Et qu’est ce qui vous pousse personnellement à briguer ce poste?
– Contrairement à ce qu’on croit, le Conseil d’Etat actuel est presque en permanence en situation de blocage. Voyez le nombre de dossiers sur lesquels nous n’avons pas avancé. L’école, biensûr – et notre initiative (pour le retour des notes) sert de paravent à une permanente recherche de solution. L’assainissement des finances est caressé, pas empoigné: la dette va encore s’alourdir d’un milliard.
Le problème n’a rien à voir avec un équilibre 4 - 3 ou 5 - 2. On veut être consensuel, sans conflit. Mais moins on a de conflits, moins on est actif. Ça n’est pas ça, un gouvernement efficace. Il faut raffermir le Conseil d’Etat, lui apporter plus d’aptitude à gouverner et non seulement administrer. Et j’ai à la fois l’expérience politique, l’âge, une certaine fermeté, voire du courage, pour y contribuer.

– Vous avez à la fois l’image du libéral bien affirmé à droite et du médecin - politicien - humaniste traditionnel. Dans laquelle vous reconnaissez-vous?
– Je me reconnais dans une droite humaniste, c’est à dire une conception de la société dans laquelle l’être humain a principalement à être responsable de sa vie et de la manière dont il la gère, l’Etat devant aider les défavorisés de façon subsidiaire – alors que la politique de gauche devient celle d’un Etat essentiellement occupé à prendre en charge les gens et subsidiairement à les laisser libres. C’est dans ce sens que je suis de droite, pas pour écraser les faibles.

– Est ce à dire que vous croyez davantage à la dualité gauche - droite qu’à la Formule magique du consensus helvétique?
– La représentativité proportionnelle est l’affaire du Parlement, le Gouvernement doit fonctionner. Quand l’exécutif est élu par le législatif, nous sommes plus proches du 5 - 2 que du 4 - 3: c’est le cas du Conseil fédéral, c’était celui de la Municipalité de Lausanne.
Le gouvernement n’est pas affaire d’arithmétique, la majorité de ses décisions ne sont pas du type gauche - droite. Pour le connaître de longue date, je peux parfaitement travailler avec un Pierre Chiffelle dont je ne partage pas du tout les convictions.

– Vous prendrez le département vacant, trouverez un programme de législature préétabli. Allez-vous vous couler dans le moule ou essayer de donner votre empreinte?
– Il ne faut pas surestimer l’importance du programme de législature pour un gouvernement qui n’est pas si libre: il dépend des décisions du Parlement, des votes populaires, des décisions de la Confédération. Ce programme est à traiter
comme la collégialité: quand on est sept, on n’est pas libre, mais on n’est pas non plus une marionnette qui doit suivre ce qu’était son prédécesseur.

– Si vous aviez le choix du dicastère…
– L’école, santé-social, les infrastructures aussi, un domaine passionnant. J’aimerais que les privés qui entreprennent ou les collectivités qui souhaitent se développer retrouvent dans le Département des infrastructures un partenaire, pas un adversaire. S’il ne faut pas sous-estimer le fait que l’aménagement du territoire impose un arbitrage, il faut savoir si le DINF est au service d’une vision ou des gens.

– Quelle serait votre priorité au gouvernement?
– Où qu’on soit, j’aimerais que l’Etat soit le partenaire de ceux qui contribuent à la prospérité commune, les personnes âgées comprises, qui nous ont tant apporté.

– Oserez-vous un pronostic pour cette élection?
– Mon père disait: si tu veux savoir le temps qu’il fera demain, je te le dirai demain… soir!




 

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