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DÉBAT À VILLARS: QUELLES MISSIONS POUR L’ECOLE VAUDOISE?DÉBAT À VILLARS: QUELLES MISSIONS POUR L’ECOLE VAUDOISE?
La politique dispute, les élèves passent...
Paru dans La Presse le 9 oct. 2003
Alors qu’EVM en est à ses premiers pas, l’initiative pour le retour des notes est à la porte. Mais qu’attendent les politiques de l’école, demandent les directeurs d’établissement? Débat fructueux, mais pas de réponse.
«Finalités et objectifs de l’Ecole publique»: c’est le titre de la «Déclaration» que la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) a publiée le 30 janvier dernier.
Un texte si consensuel que les milieux politiques et pédagogiques les plus divers peuvent s’y reconnaître. La solution miracle à l’atavique «guerre des écoles» a-t-elle été trouvée? Pas tout à fait. Car si ce texte est si «œcuménique» qu’il peut fédérer tous les partenaires de l’Ecole, les termes qu’il contient sont si généraux que le débat reprend aussitôt sur leur interprétation. Autrement dit: il manque le mode d’emploi.
C’est du moins l’impression qui ressort du séminaire annuel de l’Association des directeurs des établissements scolaires officiels vaudois (ADESOV), qui s’achève aujourd’hui à Villars.
Les directeurs d’école y ont invité six députés (un par parti). Avec une demande claire: que demande concrètement le monde politique à l’Ecole? Où l’on a rapidement retrouvé les mêmes arguments et acteurs que dans le débat sur l’initiative libéral pour le retour des notes. Le père de celleci, Jacques-André Haury (libéral) oppose deux visions.
Celle de la gauche, qui attend de l’Ecole qu’elle contribue à une transformation progressive de la société. Et la sienne: «L’Ecole doit préparer l’enfant à entrer dans la société qui existe comme adulte autonome».
Vision encore différente de Nicole Baur (les Verts). Pour elle, l’enjeu réside dans le choix entre «une Ecole où le plus grand nombre acquiert au moins les connaissances minimums ou une Ecole élitaire».
Et Jacques-André Haury de rompre aussitôt une lance contre un autre thème de la gauche: l’égalitarisme. «J’affirme que l’Ecole actuelle offre les mêmes chances à tous, mais tous n’y arrivent pas. La pédagogie doit s’écarter de de ce qui maintient l’enfant dans son milieu, le diriger. Le laisser se développer sur son rythme est absurde si on veut l’égalité. Il faut au contraire le pousser.»
Vision passéiste, s’écrient ses contradicteurs de gauche! «L’Ecole offre les mêmes chances? Oui… avec la réforme EVM! Au lieu de la saborder (avec l’initiative des notes) avant qu’elle donne des résultats, il faut la soutenir. EVM est un bébé qui n’a pas encore tout donné», plaide Michèle Gay Vallotton (socialiste).
Pour elle, il faut «reconnaître le droit de l’élève à la différence, notamment dans son rythme de développement. Pour cela, il faudrait opérer la sélection le plus tard possible et multiplier les passerelles entre les filières.»
«Le débat existera toujours – et l’Ecole sera toujours tiraillée au gré des polarisations politiques», philosophe Jacques-André Haury. «Sommes-nous des danseurs de tango?» riposte un brin désabusé le président de l’ADESOV et directeur des Ecoles d’Ollon Blaise Cornaz.
Fridolin WICHSER
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